Stage ados

Tous les ans, depuis 2021, la compagnie Soliloque s’associe au Foyer Rural de Vesdun et à la Communauté de Communes Berry Grand Sud pour proposer un stage d’été pour les ados dans les villages de Vesdun et Châteaumeillant (18)…

Qui n’a pas un jour rêvé de fabriquer un spectacle ?
Durant toute une semaine, les jeunes comédiens en herbe (débutants ou confirmés), sont invités à exprimer leur créativité lors du stage théâtre proposé par la comédienne Estelle Bezault.
A travers des jeux d’expression variés et la découverte d’un texte original tiré du répertoire dramatique contemporain, Estelle les mènera en toute confiance jusque sur les planches. Le fruit de ce travail sera présenté sous la forme d’un (vrai) spectacle auquel sera convié un (vrai) public.

N’hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus !

Encombrant(s)

« Pour ne pas se vider, l’humain ramasse,
assemble, recueille
Il cueille et récolte, il collecte
Il s’occupe, il s’applique et s’attache
Il range, nettoie, remue, débarrasse, répare,
recolle, passe, défait, repasse, court, refait
dans un sens, râle, essaye dans l’autre, se
cogne, se relève, « Allô ? Oui. Non. Oui, oui.
Non. », jette, mâche, crache (…)
Remonte, rattache, tire, ouvre et ferme
Et finalement se vide à petit feu »

Par le biais du théâtre, nous collecterons
ces innombrables situations bancales et ces
objets futiles qui jalonnent nos existences
modernes, encombrant ainsi nos espaces et
nos esprits. Puis, avec humour et dérision,
nous traduirons ces comportements saugrenus
dans des saynètes inattendues
l’accessoire se substituera au personnage
(et vice-versa).

Encombrant(s)

« Vivre, c’est passer d’un espace à un autre en essayant le plus possible de ne pas se cogner. »
[Georges Pérec]

Pour ne pas se vider, l’humain ramasse, assemble, recueille
Il cueille et récolte, il collecte
Il s’occupe, il s’applique et s’attache
Il range, nettoie, remue, débarrasse, répare, recolle, passe, défait, repasse, court, refait dans un sens, râle, essaye dans l’autre, se cogne, se relève, « Allô ? Oui. Non. Oui, oui. Non. », jette, mâche, crache
Enfile, attache, écoute la – éteint, allume, éteint – rallume la radio, débranche, cherche, se met à quatre pattes, tend, souffle, remonte, crie, ouvre, jette, ferme, ouvre et ferme
Ouvre, regarde et ferme
Ouvre, rentre, cherche, monte, remue, soulève, se baisse, arrache
Ça sonne
Descend, saisi, parle, écoute, raccroche
Raccroche les wagons, dézippe, ouvre et ferme, s’assoit
Attend, renifle
Remonte, rattache, tire, ouvre et ferme
Et finalement se vide à petit feu

L’humain occupe son quotidien. Comme il peut. Le quotidien préoccupe l’humain.
C’est ce qui l’emplit – l’humain – le relie à la vie.
Il a inventé de divines machines pour aller plus vite, pour aller plus loin.
Tout s’organise autour de lui. Il maîtrise. Il est maître. Maître de son univers.
A bras le corps, il s’élance dans cette course folle. Et bientôt disjoncte tranquillement.
Ses objets le malmènent, résistent, s’opposent à son bien-être.
Lui, l’humain obstiné, persiste et se débat.
– Tout lui échappe –
Il dompte sa maladresse, réprime sa bêtise
Il s’accroche l’humain
Et dans son sillon, se dessine sa vie
Sa vie bancale et morcelée
Fugace, sans intérêt

C’est à travers le prisme du couple dans nos sociétés contemporaines qu’Estelle
Bezault tente de démêler l’indémêlable : la fragile agitation d’une humanité en
berne. Encombrant(s), c’est une ode à ce qui ne sert à rien, un éloge de la fragilité, une réplique au « toujours-plus-toujours-mieux », un banal drame amoureux.