De bois

« Le bois est beau
Boit l’eau la boit par la peau
Humide l’humus et la mousse
L’habillent de mille champi trognons

Forteresse corsée forcément
Dur à scier mais pas à cuire
Car quand la crac’lumette
Feu le bois fait le beau

Si fait le bel’oib le bel’objet
Dans la boîte habite à bidules
Meuble planche et plinthe
Bardage et manche à balai
L’arbre bat des ailes quand le bois boite »

C’est donc le bois qui nous inspirera : matière organique, à nue ou cirée, brute ou travaillée, elle sera au cœur d’un travail poétique et théâtral original qui sera présenté lors de l’Estival du Luisant.

Prêt.e.s à faire feu de tout bois ?…

> Chaque participant.e est invité.e à venir avec du bois (objets, instruments, branches, planches…)

Encombrant(s)

« Pour ne pas se vider, l’humain ramasse,
assemble, recueille
Il cueille et récolte, il collecte
Il s’occupe, il s’applique et s’attache
Il range, nettoie, remue, débarrasse, répare,
recolle, passe, défait, repasse, court, refait
dans un sens, râle, essaye dans l’autre, se
cogne, se relève, « Allô ? Oui. Non. Oui, oui.
Non. », jette, mâche, crache (…)
Remonte, rattache, tire, ouvre et ferme
Et finalement se vide à petit feu »

Par le biais du théâtre, nous collecterons
ces innombrables situations bancales et ces
objets futiles qui jalonnent nos existences
modernes, encombrant ainsi nos espaces et
nos esprits. Puis, avec humour et dérision,
nous traduirons ces comportements saugrenus
dans des saynètes inattendues
l’accessoire se substituera au personnage
(et vice-versa).

Histoires mouvantes

Les histoires. Ces nombreuses histoires trépidantes que l’on aime raconter, écrire, voire vivre. Ces nombreuses histoires ont un point commun : elles partent toutes d’un mouvement, aussi insignifiant soit-il. Ce sont des hommes, des femmes qui engagent leur corps, une direction qui dévie, un clignement, un bruissement sourd. En somme, c’est de la vie mouvante.

Ici, Anselme et Estelle proposent une approche sensible du récit à travers le mouvement. Explorer les états de corps pour transcrire une émotion, expérimenter le chœur, trouver des liaisons justes entre la parole et le mouvement, telles sont les propositions qui permettront d’écrire nos histoires mouvementées et de les porter à la scène.

Encombrant(s)

« Vivre, c’est passer d’un espace à un autre en essayant le plus possible de ne pas se cogner. »
[Georges Pérec]

Pour ne pas se vider, l’humain ramasse, assemble, recueille
Il cueille et récolte, il collecte
Il s’occupe, il s’applique et s’attache
Il range, nettoie, remue, débarrasse, répare, recolle, passe, défait, repasse, court, refait dans un sens, râle, essaye dans l’autre, se cogne, se relève, « Allô ? Oui. Non. Oui, oui. Non. », jette, mâche, crache
Enfile, attache, écoute la – éteint, allume, éteint – rallume la radio, débranche, cherche, se met à quatre pattes, tend, souffle, remonte, crie, ouvre, jette, ferme, ouvre et ferme
Ouvre, regarde et ferme
Ouvre, rentre, cherche, monte, remue, soulève, se baisse, arrache
Ça sonne
Descend, saisi, parle, écoute, raccroche
Raccroche les wagons, dézippe, ouvre et ferme, s’assoit
Attend, renifle
Remonte, rattache, tire, ouvre et ferme
Et finalement se vide à petit feu

L’humain occupe son quotidien. Comme il peut. Le quotidien préoccupe l’humain.
C’est ce qui l’emplit – l’humain – le relie à la vie.
Il a inventé de divines machines pour aller plus vite, pour aller plus loin.
Tout s’organise autour de lui. Il maîtrise. Il est maître. Maître de son univers.
A bras le corps, il s’élance dans cette course folle. Et bientôt disjoncte tranquillement.
Ses objets le malmènent, résistent, s’opposent à son bien-être.
Lui, l’humain obstiné, persiste et se débat.
– Tout lui échappe –
Il dompte sa maladresse, réprime sa bêtise
Il s’accroche l’humain
Et dans son sillon, se dessine sa vie
Sa vie bancale et morcelée
Fugace, sans intérêt

C’est à travers le prisme du couple dans nos sociétés contemporaines qu’Estelle
Bezault tente de démêler l’indémêlable : la fragile agitation d’une humanité en
berne. Encombrant(s), c’est une ode à ce qui ne sert à rien, un éloge de la fragilité, une réplique au « toujours-plus-toujours-mieux », un banal drame amoureux.